Aperçu du Hiérophante de la Warhammer 40,000: Inquisitor - Martyr

À son lancement en 2018, Warhammer 40,000: Inquisitor - Martyr proposait de choisir d'incarner un inquisiteur issu de trois origines différentes : un Crusader, qui correspond à l'archétype du guerrier tanky ; un Assassin, qui correspond à l'archétype de ... l'assassin ; et, finalement, un Psyker, qui correspond à l'archétype du mage. Un trio de choix assez classique mais efficace.

Puis, il y a eu l'extension en 2019, arrivée en même temps qu'une importante (et bienvenue) refonte du gameplay pour rendre le tout plus dynamique, celle-ci a apporté une suite à la campagne et surtout une nouvelle classe, le Tech-Adept, qui est basiquement l'invocateur qui manquait à la proposition.

Après quelques années plus calmes, uniquement rythmées par les saisons, fut finalement ajoutée via un DLC payant n'apportant pas d'autre contenu qu'une nouvelle classe, la Sororitas. Si le Crusader était le guerrier, la Sororitas est le paladin. Avec une base de gameplay rappelant celui du Crusader, manie en plus des sorts pouvant rappeler le Psyker, dispose d'auras pour renforcer ses alliés et, surtout, dispose d'une transformation temporaire en Sainte pour toujours plus de puissance. On reste sur du terrain connu, tout en offrant quelque chose d'un peu inédit.

Si j'ai rappelé tout ça, ce n'est pas seulement car j'aime bien rappeler ce qu'il s'est passé avant, ce n'est pas seulement pour rappeler les autres propositions de classes qu'offre déjà le jeu, mais aussi parce que c'est un élément important de la nouvelle classe, le Hiérophante, ajouté comme la Sororitas via un DLC payant dédié.

À l'instar du Tech-Adept, le Hiérophante est assimilable à un invocateur. Mais il y a un twist, car il n'invoque pas ses pets. À la place, il part en mission accompagné de jusqu'à quatre Acolytes, des compagnons permanents qu'il faudra relever s'ils meurent, comme on le ferait avec le personnage d'autres joueurs.

Lors du tutoriel, on est seul. On découvre le fonctionnement de base du Hiérophante, qui est assez proche du Psyker : utilisation d'une arme à distance ou de corps à corps à une main, plus des sorts. Passées ces premières missions, on obtient notre premier Acolyte. Les suivants sont débloqués aux niveaux 20, 35 et 50, marquant à chaque fois une montée en puissance sensible du personnage.

Le premier Acolyte est un Crusader. Comme la classe jouable. Il a un équipement simplifié par rapport à nous, composé de quatre pièces, dont une arme, une armure et une ceinture - qui sont les pièces d'équipement qui apportent les capacités des personnages. Et si les capacités sont les mêmes que pour le Crusader de base, les pièces de l'Acolyte sont des pièces dédiées avec, a priori, des stats qui ne sont pas les mêmes.

De plus, l'Acolyte dispose d'un arbre de passif dédié, dans lequel on peut placer un point (un gagné tous les cinq niveaux) et viennent renforcer le gameplay choisi. Pour le Crusader, on peut ainsi l'orienter soit vers un gameplay plus offensif - mêlée ou distance - soit vers un gameplay plus défensif. A noter qu'on peut retirer et replacer les points à volonté.

Finalement, l'Acolyte a la possibilité d'équiper un Perk, un passif à l'effet un peu plus puissant que ceux de l'arbre. Mais il est pris parmi une liste partagée par tous les Acolytes, mais aussi par le Hiérophante, faisant qu'on ne peut pas mettre sur un Acolyte un passif déjà utilisé par un autre Acolyte ou par le personnage du joueur. De plus, si c'est le même perk, l'effet n'est pas exactement identique selon s'il est placé sur le Hiérophante ou sur un compagnon.

Avec l'arrivée du premier Acolyte, on gagne l'utilité de certains outils. Le principal implique de n'avoir qu'un set d'arme avec le Hiérophante quand les autres classes jouables en disposent de deux. À la place, on possède une barre d'action alternative dans laquelle on ne conserve que l'attaque de base de l'arme et dont tout le reste est remplacé par divers ordres, six différents, à donner à ses compagnons. Si le premier sert juste à demander aux compagnons de se rendre à l'endroit ciblé, les autres peuvent impliquer des comportements plus précis et des buffs temporaires.

Il est possible de jouer en se concentrant sur l'utilisation des ordres, pour une approche un peu plus passive, mais permettant d'exploiter le plein potentiel des Acolytes. Mais ce n'est pas non plus une nécessité. J'ai été assez surpris de l'efficacité des compagnons lorsqu'on les laisse à eux-mêmes. Le seul bémol que j'ai est que les compagnons sont un peu trop passifs face à certains pièges. Il y a notamment plusieurs fois où je suis mort dans une pièce qui se remplissait de poison parce qu'il était impossible de faire attaquer la porte par les compagnons, que mes attaques d'arme ne faisaient pas assez de dégâts dans le temps imparti et que je n'avais pas assez de ressources pour utiliser un sort offensif.

À noter également que si le joueur peut relever un Acolyte, un Acolyte ne peut pas relever le joueur.

Le second outil est les bénédictions, un type de sorts dont dispose le Hiérophante qui place une zone au sol temporaire qui peut avoir un effet offensif sur les ennemis et qui a un effet - positif et/ou négatif - sur les alliés. En progressant suffisamment, on débloque également des Curios, un type d'équipement qui donne passivement un bonus aux alliés proches du joueur (une aura) et qu'on peut activer pour déclencher un bonus temporaire. Bref, des outils qui dévoilent leur potentiel au fur et à mesure qu'on débloque les compagnons.

Comme indiqué précédemment, on débloque le second compagnon au niveau 20. Il s'agit alors d'une Assassin. Le principe est globalement le même que pour le Crusader, avec un arbre passif différent, pour un personnage résolument offensif.

Au niveau 35, on débloque cette fois un Psyker, qui a quelques spécificités : les sorts dont il dispose sont à débloquer via l'arbre de passifs (à chaque fois, débloquer un sort empêche de débloquer un autre sort) et il mélange des sorts offensifs et des sorts de support qu'il peut lancer sur lui ou sur n'importe quel allié.

Finalement, au niveau 50, on ne débloque par un Tech-Adept - qui aurait, avec ses robots et tourelles, chargé encore plus un écran déjà bien occupé - mais une Sororitas (même si on ne dispose pas de son DLC), qui propose de débloquer soit une version de sa transformation en Sainte orientée dégâts mono-cible, soit une version orientée dégâts de zone. Derrière, elle est assez orientée dégâts avec plus ou moins de soins à ses alliés.

Pour une raison inconnue, plutôt que de s'aligner sur le niveau du joueur, les Acolytes ont leur propre niveau et ne peuvent pas progresser à un niveau supérieur à celui du Hiérophante. Du coup, pendant que le Hiérophante gagne de l'expérience pour passer du niveau 33 à 34, ses compagnons restent bloqués à 0 expérience au niveau 33 et, une fois que le Hiérophante est passé 34, ils commencent à gagner de l'expérience pour passer 34. Ils ont l'air d'avoir besoin de moins d'expérience et mettent peu de temps à prendre ce niveau, mais cette mécanique parait peu utile.

Le concept du Hiérophante est assez intéressant, avec une sorte d'invocateur qui est accompagné de ce qu'on pourrait assimiler à des mercenaires, de puissants compagnons qu'on équipe et cherche à garder en vie plutôt que d'avoir une créature temporaire qu'on remplace dès que la précédente est morte. En plus de ça, plutôt que de nous proposer de partir à la tête d'un groupe de simple soldats, on mène au combat des personnages utilisant les mêmes classes que celles qu'on avait pu incarner précédemment, pour un sentiment de puissance bonus.

Par contre, la classe ne se destine clairement pas aux nouveaux joueurs. D'une part, car elle a intrinsèquement pas mal de mécaniques, rendant l'apprentissage plus compliqué qu'avec les 3-4 premières classes. D'autre part, il y a pas mal de choses mal expliquées voire pas expliquées du tout. Par exemple, la Sororitas a la liste des compétences dont dispose chaque transformation, mais ça ne va pas plus loin que leur nom. Il vaut donc mieux avoir quelques connaissances du jeu avant de se lancer dans le Hiérophante.

Et, le dernier reproche que je ferai à la classe est son système de ressources. Pour utiliser ses sorts, le Hiérophante utilise une ressource, la Dévotion, qui se gagne à chaque fois qu'on tue un ennemi (plus l'ennemi est gros, plus on gagne de Dévotion), pour une recharge de la réserve pas si rapide. Il y a des outils pour augmenter le gain en Dévotion et il y a un Perk qui permet d'accéder à une régénération passive de la Dévotion. Mais on se retrouve à investir pas mal (trop ?) pour pouvoir rendre suffisamment fiable l'utilisation des sorts. Je n'ai pas regardé si plus tard on n'obtient pas des nouvelles possibilités via l'équipement. Mais en attendant, particulièrement au cours des premiers pas, on rencontre la frustration de ne pas pouvoir utiliser un pan entier de ses capacités pour tuer des ennemis, car il faut d'abord tuer suffisamment d'ennemis (avec des cas durant lesquels les compagnons sont morts, nos armes ne font pas grand chose et notre Dévotion est insuffisante pour servir à quoi que ce soit).

Bref, la nouvelle classe a ses défauts, mais propose malgré tout une expérience très intéressante, qui s'ajoute à la liste d'idées qu'ont pu avoir les développeurs d'Inquisitor - Martyr et dont d'autres développeurs pourraient venir s'inspirer.

Aperçu réalisé sur PC par Peredur à partir d'une clé fournie par le développeur.